Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon
La vigne
la vigne est cultivée depuis très longtemps à Mouzillon sans qu'il soit possible de dire à partir de quelle période les premiers plants de vigne ont été mis en terre sur le territoire de la commune actuelle :
--> à l'époque romaine ? puisque ce sont les romains qui ont transféré dans leur empire des plantes méditerranéennes...
--> au XIIe siècle ? puisque déjà au Pallet-Monnières, des écrits attestent un contentieux au sujet de l'impôt sur les vignes...
--> au XVIIe siècle ? puisqu'à Gorges, le muscadet est cité dans un contrat d'exploitation, et parce qu'à Mouzillon les tonneliers sont déjà présents
les tonneliers
des tonneliers sont cités dans les registres paroissiaux et dans les actes d'états civils
avant 1701
--> le 20/03/1684, lors du baptême de Laurent GOILOT, le parrain est Laurent MENAGER, tonnelier demeurant au bourg ;
--> le 05/03/1686, est baptisé François BRAUD, son père est François BRAUD, tonnelier ;
--> le 30/09/1686, lors du baptême de Jean BAHUAUD, le parrain est Laurent MENAGER, tonnelier ;
--> le 02/10/1686, à la sépulture de Marguerite GOILOT, est présent Laurent MENAGER, tonnelier ;
--> le 03/03/1688, est baptisée Marie MENEU, fille de Guillaume MENEU, maître tonnelier demeurant au bourg ;
--> le 28/01/1690, lors du baptême de François GOILOT, le parrain est François BRAUD, tonnelier ;
--> le 15/08/1691, lors du baptême de Marguerite MENAGER, le parrain est Guillaume LEROY, tonnelier demeurant à Vallet ;
--> le 29/06/1700, est célébré la sépulture de Michel GABORIAU, tonnelier, décédé à la Morandière.
--> Le 24/10/1700, Jacques LAURENT, veuf de Jeanne BARON épouse Jeanne VINET. Il est tonnelier ;
--> Le 06/09/1701, est baptisée Jeanne LAURENT, fille de Jacques LAURENT, marchand tonnelier
--> le 29/09/1701, lors du baptême de Jeanne DEFONTAINE, le parrain Jacques LAURENT, marchand tonnelier ;
sur la période 1713-1799
Les registres paroissiaux sont très discrets sur les professions, en remarque pourtant, le 08/05/1775, le baptême de Jean MARTINEAU, fils de Jean-Pierre MARTINEAU, tonnelier.
En revanche, la liste des impôts de capitation de l’année 1790, indique Pierre MENARD, tonnelier, pour 2 livres 10 sols
sur la période 1800-1913 dans les registres de mariage
--> le 12/06/1838, lors du mariage de Jean FONTENEAU avec Marie LUSSEAU, le père de la mariée est Jean LUSSEAU, tonnelier demeurant à Bel Air ;
--> le 03/08/1843, le marié, François Louis LUNEAU, 24 ans, est tonnelier à la Basse Rouaudière, la mariée est Jeanne PIOU ;
--> le 01/09/1845, le marié, Jean GUILBAUD, 28 ans, est tonnelier au bourg de Mouzillon, la mariée est Jeanne PINEAU
--> le 14/06/1849, le marié, Jean BOIZIAS, 34 ans, est tonnelier à la Brangerie, la mariée est Jeanne LOIRET ;
--> le 08/07/1852, le marié, Pierre PERTUIT, 27 ans, est tonnelier à la Morandière, la mariée est Marie Anne CHAUVEAU ;
--> le 16/07/1859, le marié, Etienne BOIZIAS, 29 ans, est tonnelier aux Sables, la mariée est Marie LOIRET ;
--> le 03/07/1877, le marié, Aristide CHENEAU, 26 ans, est tonnelier à Rouasseau, la mariée est Léontine ARNAUD ;
--> le 19/10/1879, le marié, Ferdinand BRAUD, 38 ans, est tonnelier au bourg de Mouzillon, la mariée est Marie Célestine MABIT ;
--> le 23/11/1886, le marié est Pierre LOIRET, 38 ans, tonnelier au bourg de Mouzillon, la mariée est Marie BARON veuve de René LUNEAU ;
--> le 16/01/1887, le marié est Alexandre BABONNEAU, 30 ans, tonnelier à la Sablette, la mariée est Jeanne BOIZIAS ;
--> le 16/01/1887, le marié est Alfred MARTIN, 27 ans, tonnelier à la Grange, la mariée est Anne Florentine BOIZIAS ;
--> le 25/11/1891, le marié est Léon Jean DEFONTAINE, 32 ans, tonnelier au bourg de Mouzillon, la mariée est Eugénie MABIT ;
Des tonneliers sont cités dans les recensements
Recensement de 1836 : Jean-Jacques MARTINEAU, 30 ans
Recensement de 1926 :
--> DEFONTAINE Léon Félix – le bourg patron tonnelier
--> BRAUD Ferdinand, le bourg tonnelier
--> BACHELIER Elie, la Grage, tonnelier
Recensement de 1931
--> BRAUD Ferdinand, le bourg, patron tonnelier
--> BACHELIER Elie, La Grange, patron tonnelier
Recensement de 1936
--> BACHELIER Elie, La Grange, patron tonnelier
Jusqu'au XXe siècle, les futs en bois sont les seuls moyens de stockage et de transport du vin. L'augmentation du nombre de tonneliers est significatif les d'augmentation des volumes de vins stockés et transportés.
les distillations
La langage a évolué : l'alambic est le mécanisme qui permet de distiller du vin, des lies, des marcs. La technique utilise le chauffage pour dégager et recueillir l'alcool. Aussi parle-t-on de chaufferie.
La Chaufferie de la Morandière
Une annonce de vente, en 1780 nous informe de la présence d'une chaufferie à la Morandière
Le cadastre de 1811 - section B - et l'état des section établi en 1817 ne mentionnent pas cette chaufferie qui avait probablement cessé son activité à cette période.
La chaufferie du bourg
Cette appellation "chaufferie" indique un lieu où étaient chauffés des vins, mes marcs au moyen d'un alambic. Une chaufferie comprenait au moins un foyer pour le feu, une chaudière en cuivre, un serpentin, une pièce pour le refroidissement, une cuve pour recueillir l'eau de vie et divers ustensiles pour les déplacements de liquides.
Cadastre 1811 - section D - parcelle 745, située à proximité de la rue qui va de l'église au cimetière.
La matrice cadastrale de 1817 donne des précisions sur le propriétaire Le bâtiment est d'environ 24m². Le propriétaire de cet alambic est DUBOUEIX, le fils de Catherine VINET et de Michel DUBOUEIX ancien maire de Clisson. Ce DEBOUEIX est rentier, demeurant à Nantes n°5 allée Brancas.
la chaufferie de la Gaillotière
La section H du cadastre de 1811 - parcelle 202 - dans le village de la Gaillotière est un indice d'une activité de distillation
Dans l'environnement de cette chaufferie nous trouvons quatre points d'eau et un petit ruisseau.
Le cellier qui est à proximité est assez conséquent pour l'époque : 230m². Cette chaufferie appartient aux héritiers PROVOST demeurant à la Batardière, commune de Gorges.
En revanche, nous manquons d'informations complémentaires sur le fonctionnement de ces deux alambics.
Au début du XXe siècle Le Conseil Municipal, en date du 22 juillet 1905, fixe un lieu pour l'activité des bouilleurs de cru :
"Monsieur le Maire assisté de Monsieur le Receveur des contributions indirectes de Vallet propose au Conseil municipal de Mouzillon, d'après l'article 12 de la loi du 22 avril 1905, d'établir sur un terrain communal longé par l'ancien chemin de Mouzillon à Clisson à cent mètres de la Sanguèze et sur la rive gauche de ce cours d'eau un emplacement public où les propriétaires, fermiers, métayers pourront distiller ou faire distiller les vins, autres lies, marcs, cerises, prunes et prunelles provenant de leur récolte tous les jours sauf le dimanche de 6 heures du matin à 6 heures du soir.
Le Conseil après en avoir délibéré émet un avis favorable à la proposition de Monsieur le Maire et prie Monsieur le Préfet de vouloir bien autoriser la commune à établir sur le dit terrain un emplacement où les bouilleurs porteront leurs produits à distiller."
Il faut attendre le recensement de 1921 pour découvrir le nom d'un bouilleur de cru : page 7 maison 77 : SUBILEAU François Bouilleur patron.
Ces informations laissent penser que la transformation de vins en eau de vie est une ancienne activité à Mouzillon.
les vignerons et les viticulteurs
déclaration de récolte 1908
Le compte-rendu du Conseil municipal, en date du 06/12/1908, mentionne dans un paragraphe qui a pour titre : « indemnité pour déclaration de récole des vins de 1908 ». « Monsieur le Maire expose au Conseil municipal de Mouzillon que 450 déclarations de récolte de vins (loi du 29 juin 1907) ont été faites à la mairie de Mouzillon en 1908, que Mlle Guilbaud et Me Guibert qui ont reçu ces déclarations demandent à être payées ».
Cette question d’indemnisation d’un travail réalisé fait apparaître le nombre de déclarations de récole : 450. Pour situer ce nombre de 450 déclarations de récolte dans son contexte, voici quelques chiffres qui mettent en évidence l'importance des récoltes de vins pour les ménages mouzillonnais.
Recensement de 1906 : 378 ménages pour une population de 1334 habitants
Recensement de 1911 : 369 ménages pour une population de 1315 habitants.
En comparaison, le dossier PLU de Mouzillon publié en 2021 précise : 25 viticulteurs et un total de 36 producteurs de vins à Mouzillon. Le XXe siècle a donc connu une évolution qui mérite d'être prise en compte.
Mais qui est dit "viticutleur"? qui est dit "vigneron" lors des recensement ? Dans un premier temps, dans le langage commun, qu'est-ce qui distingue un vigneron d'un viticulteur ?
Le site avenuedesvins donne les précisions suivantes :
_1) Viticulteur : jardinier de la vigne
Que fait-il ? Considéré comme le "jardinier de la vigne", le viticulteur s'occupe de la plantation, de la croissance et du bien-être des vignes. Son rôle consiste principalement à produire le meilleur raisin possible afin d'en tirer un vin de qualité. Propriétaire de ses plantations, le viticulteur participe également aux vendanges. Une fois son raisin récolté, le viticulteur confie le fruit de son travail à un domaine voisin, une cave coopérative ou encore à un négociant. Ces derniers prennent le relais et procèdent à la fabrication du vin.
Où travaille-t-il ?_ Vous l'aurez donc compris : le viticulteur officie exclusivement dans les vignes. C'est précisément là que réside la différence entre viticulteur et vigneron. Car, comme nous allons le voir, la tâche du vigneron ne se limite pas uniquement aux vignes.
2) Vigneron : de la vigne à la mise en bouteille
Que fait-il ? Contrairement au viticulteur, le vigneron intervient dans la totalité du processus de fabrication d'un vin, de l'entretien des vignes jusqu'à la mise en bouteille. Mais la tâche du vigneron ne s'arrête pas là. Une fois le nectar capturé, il doit gérer une étape ô combien cruciale : la commercialisation de ses cuvées, ce qui inclut les négociations avec les fournisseurs (cavistes, restaurateurs, particuliers) et, s'il travaille seul, la communication et promotion des cuvées sur internet (sites de vente en ligne, réseaux sociaux) ainsi que dans les salons vinicoles. Lorsque l'exploitation viticole comporte un caveau, c'est généralement le vigneron qui s'occupe de recevoir les clients pour les dégustations.
Où travaille-t-il ? Étant donné sa multi-casquette, le vigneron n'a pas un, mais plusieurs lieux de travail. En effet, si le viticulteur travaille exclusivement dans les vignes, le vigneron, lui, connaît aussi bien le grand air que les chais, les caveaux et les salons vinicoles. Au milieu du XVIIe siècle, les registres paroissiaux citent à deux reprises la profession de "vigneron":
Le premier terme qui apparait dans les registres paroissiaux est "vigneron"
--> Le 13 octobre 1743, est célébré le baptême de Françoise CHENEAU, fille de François CHENEAU, ‘vigneron’, et de Louise MARI, demeurant au village de la Barillière ;
--> Le 1er mai 1744, est célébré le mariage de Mathurin FONTENEAU ‘vigneron’ et de Renée MENARD, originaire de Tillières.
--> à Saint Crespin-sur-Moine (49), "le 20 novembre 1759 a été inhumé Laurent BRILLOUET vigneron, en son vivant époux d'Anne DUGAST, âgé d'environ 50 ans "
--> à Saint-Crespin-sur-Moine (49), le 27 juin 1772 a été baptisée Marie, fille de Juien Drouet "Vigneron" et de Julienne PIOU.
Au XIXe siècle et au XXe siècle, ceux dont l'exploitation était caractérisée par la polyculture étaient caractérisés comme "cultivateur"
Ceux dont l'activité était essentiellement la culture de la vigne et la vinification vont donc progressivement être caractérisés comme "viticulteur" et "vigneron"
recensement de 1921 page 7
--> Henri LUNEAU, l’Aiguillette patron vigneron
recensement de 1926
--> Joseph GANICHAUD le bourg viticulteur patron
--> Frédéric LUNEAU, le bourg, viticulteur
--> Jean-Baptiste PAPIN, le bourg, domestique, viticulteur
--> Léon LUNEAU, le bourg patron viticulteur
--> Jules HERVOUET, le bourg, domestique viticulteur
--> SIRET Auguste, le bourg, domestique viticulteur
--> Julien GANICHAUD le bourg viticulteur patron
--> Léon GANICHAUD, le bourg viticulteur
--> Camille BARRE, le bourg, domestique viticulteur
--> Auguste COUILLAUD, le bourg viticulteur patron
--> GAUTREAU Eugène, le bourg, domestique, viticulteur
--> GUILBAUD Julien, le bourg, patron viticulteur
--> GUILBAUD Marcel, le bourg, viticulteur
--> LUNEAU Francis, le Douaud, viticulteur
--> GRIMAUD Louis, Champoinet, patron viticulteur
--> ALBERT Jean, la Greuzardière, viticulteur
--> HERVOUET André, la Sablette, viticulteur
--> BARRE Marcel, Rousseau, domestique viticulteur
--> CHENEAU Marcel, la Batarderie, viticulteur
--> CHENEAU prooper, la Batarderie, viticulteur
recensement de 1931
--> MONNIER Charles, le bourg, vigneron
--> GUILBAUD Marcel, le bourg, viticulteur
--> GUILBAUD Clément, le bourg, patron viticulteur
--> SALMON Jean-Baptiste, le bourg viticulteur
--> FLEURANCE André, le bourg, viticulteur
--> HUTEAU Basile, le bourg, patron vigneron
--> GANICHAUD Joseph, le bourg, patron viticulteur
--> LUNEAU Frédéric, le bourg, viticulteur
--> BOCHEREAU Auguste, le bourg, patron viticulteur
--> BOCHEREAU Auguste, le bourg viticulteur
--> JOUY Robert, le bourg, vigneron
--> BABONNEAU Alfred, le bourg, viticulteur
--> GANICHAUD Léon, le bourg viticulteur
--> ALLARD Augustin, le bourg, patron viticulteur
--> BAHUAUD Joseph, le bourg, patron viticulteur
--> LEROUX Félix, le bourg, viticulteur
--> LUNEAU Antoine, le bourg, viticulteur
--> GLEMAIN Jean-Baptiste, La Morandière, patron viticulteur
--> TAINGUY Pierre, La Morandière, patron viticulteur
--> GAILLARD Francis, Rousseau, patron viticulteur
--> CHENEAU Léon, La Batarderie, patron viticulteur
--> CHENEAU Marcel, La Batarderie, viticulteur
--> CHENEAU Prosper, La Batarderie, viticulteur
--> LUNEAU Francis, Le Douaud, patron viticulteur
--> ROSE Eugène, La Barillière, viticulteur
--> LAURE Joseph, La Grange, patron viticulteur
--> LAURE Maurice, La Grange, viticulteur
--> BABONNEAU Armand, La Grange, viticulteur
--> LANGEVIN Jean-Baptiste, La Grange, patron viticulteur
--> LANGEVIN Jean-Baptiste, La Grange, viticulteur
--> GABORIT Dominique, La Greuzardière, patron viticulteur
--> GRIMAUD Louis, Champoinet, patron vigneron
--> BABONNEAU Pierre, Champoinet, patron viticulteur
--> FOULONNEAU Auguste, La Barre, patron vigneron
--> MARTIN Marcel, La Sablette, patron viticulteur
Recensement de 1936
--> DEFONTAINE André, le bourg, patron viticulteur
--> HUTEAU Basile, le bourg, patron viticulteur
--> GANICHAUD Joseph, le bourg, viticulteur
--> BOCHEREAU Auguste, le bourg, patron vigneron
--> JOUY Joseph, la bourg, patron viticulteur
--> JOUY Robert, le bourg, viticulteur
--> JOUY Albert, le bourg, viticulteur
--> GUILBAUD Clément, le bourg, patron propriétaire viticulteur
--> BRAUD Francis, le bourg, viticulteur
--> COUILLAUD Auguste, le bourg, patron viticulteur
--> COUILLAUD Auguste, le bourg, viticulteur
--> BONHOMME Maurice, le bourg, viticulteur
--> BLANLOEIL André, le bourg, viticulteur
--> DEFOSSE Joseph, le bourg, viticulteur
--> GANICHAUD Julien, Le bourg, patron viticulteur
--> GANICHAUD Léon, Le bourg, viticulteur
--> LUNEAU Léon, Le bourg, patron viticulteur
--> CORMERAIS René, Beauregard, viticulteur
--> ANNEREAU Philbert, Beauregard, viticulteur
--> CORMERAIS Marcel, Beaureager, viticulteur
--> CORMERAIS André, Beauregard, viticulteur
--> BRAUD Georges, La Barillière, Viticulteur
--> BACHELIER Louis, La Grange, viticulteur
--> DOUILLARD Eugène, la Sablette viticulteur
--> PAPIN Pierre, La Poulfrière, vigneron
--> DOUEZY Auguste, la Recivière, vigneron
--> LUSSEAU Jean, la Recivière, viticulteur
--> MORINIERE Charles, la Morandière, viticulteur
--> CHAUVEAU Gustave, Boischaudeau, viticulteur
--> CHENEAU Prosper, La Batarderie, viticulteur
--> TAINGUY André, Rouaudière, viticulteur.
une conférence agricole en 1910